Drame à Yeumbeul: Une commerçante jette son homonyme de 14 mois au fond d’un puits

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La dame Amy D. devra se montrer plus convaincante  face aux policiers pour espérer échapper à une longue peine de prison. Cette commerçante de 36 ans est accusée d’avoir enlevé et tué un bébé de sexe féminin de 14 mois, fille de sa coépouse. Le plus intrigant dans l’affaire est que l’enfant portait son nom.

 

 

La mise en cause et la mère de la victime affichaient une entente rare entre des co-épouses. Au grand bonheur de leur mari, Issa D., boucher de son état. Ce dernier avait pris une deuxième femme, Bobo B., quelques années après avoir épousé la première, Amy. D. Les deux dames habitaient dans des maisons différentes, à Yeumbeul, mais se rendaient visite régulièrement. Leurs liens seront manifestement renforcés par la décision de leur mari de donner le nom de l’enfant qu’il a eu avec Bobo B. à Amy D.

Mais le dimanche 6 octobre, tout bascule. D’après L’Observateur, qui révèle cette affaire dans son édition de ce jeudi, Amy D., venue rendre visite à sa coépouse, repart avec le bébé dans ses bras. Bobo B. et son mari n’étaient pas sur place. Face aux regards surpris du voisinage, la mise en cause déclare qu’elle voulait faire un tour à la boutique du quartier pour acheter des bonbons à l’enfant, son homonyme. Rien de plus normal, à première vue.

C’était visiblement un leurre. Amy D. ne revint pas jusqu’à la fin de la journée. De retour chez elle, Bobo B. s’inquiète. Elle finit par alerter son époux. Le boucher lance des recherches et multiplie les appels sur le portable de sa première épouse, en vain.

Issa D. Décide alors d’informer le commissariat de Yeumbeul. La police entre en action. Des avis de disparitions et de recherches sont ventilés dans les commissariats et les brigades de gendarmerie du Sénégal. Deux jours plus tard, mardi dernier, Amy D. est localisée à Kébémer, selon le récit de L’Observateur. Son mari saute dans une voiture et se rend sur place. Il retrouve son épouse, sans le bébé.

Devant les tergiversations de la suspecte, le boucher la conduit à Dakar puis la livre à la police. Face aux enquêteurs, Amy D. laisse entendre que l’enfant a disparu en prenant le soin de dégager sa responsabilité. L’Observateur rapporte qu’elle a déclaré avoir d’abord conduit le bébé au marché hebdomadaire de Pikine, pour lui acheter des habits, puis s’être rendue avec elle à la plage de Malika pour quelques heures de détente. Sur place, jure-t-elle, Amy D. se serait assoupie en même temps que son homonyme.

À son réveil, poursuit-elle, elle a constaté la disparition de l’enfant. Paniquée, ajoute-t-elle, elle a décidé de passer la nuit à Keur Massar avant de prendre la route pour Kébémer le lendemain. La suspecte a déclaré être incapable de dire où se trouve son homonyme, mais a assuré qu’elle serait en vie.

Dans la soirée du marci, les avis de disparitions lancés par la police portent leurs fruits. La gendarmerie de Tivaouane Peul informe le commissaire de Yeumbeul, Diamé Yaré Fall, que le corps sans vie d’un bébé a été retrouvé au fond d’un puits. Les enquêteurs se déploient sur place, accompagnés de l’époux de la mise en cause. Ce dernier identifie l’enfant, c’est le sien.

La dépouille a été évacuée à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff pour l’autopsie. L’Observateur renseigne que Amy D. a été placée en garde à vue en attendant les conclusions du médecin légiste.