Affaire Aliou Sall: « La justice ne doit pas être un instrument de revanche politique » Cheikh Oumar Sy
Invité du « Grand Jury » de ce dimanche 12 octobre sur la RFM, Cheikh Oumar Sy s’est prononcé sur la vague d’affaires judiciaires touchant plusieurs figures de l’ancien régime, dont Alioune Sall, frère de l’ex-président Macky Sall.
Pour le président de l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique, ces procédures doivent être menées « dans la transparence et la sérénité, sans instrumentalisation politique ».
Interpellé sur l’enquête en cours visant Alioune Sall, Cheikh Oumar Sy a rappelé que nul n’est au-dessus de la loi, tout en appelant à éviter la chasse aux sorcières. « Si des faits sont reprochés à quelqu’un, qu’il réponde devant la justice. Mais encore faut-il que la justice reste une institution impartiale et non un outil de revanche politique ».
Selon lui, le Sénégal se trouve « à un moment crucial où la crédibilité de la justice conditionne la stabilité du pays ». Il avertit sur une justice sélective au risque de « perdre une légitimité et la confiance des citoyens ».
« On ne bâtit pas un État de droit sur les ressentiments »
L’ancien député a également mis en garde contre le risque de politisation des dossiers judiciaires concernant les proches de l’ancien pouvoir. « On ne bâtit pas un État de droit sur les ressentiments ou sur la volonté de solder des comptes », a-t-il dit. Il a insisté sur le fait que la « justice n’a pas vocation de corriger les injustices politiques perçues, mais d’appliquer la loi, rien que la loi ».
Pour lui, la séparation des pouvoirs est un principe cardinal à préserver dans le Sénégal post-alternance. « Le gouvernement doit laisser la justice suivre son cours, sans pression ni interférence, quelle qu’en soit l’issue » a-t-il déclaré sur le plateau.